Affiche de la pièce de théâtre Lettres de Westerbork, par Etty Hillesum, Compagnie Nuits d'Auteurs

Lettres de Westerbork, d’Etty Hillesum

Présentation de la pièce

Au cœur de la Shoah, dans le camp de transit de Westerbork, en Hollande, Etty Hillesum est confrontée aux atrocités de la guerre. De novembre 1942 à septembre 1943, le cœur pétri d’une force d’âme, Etty apporte son soutien aux déportés et accepte son destin. Le 30 Juillet 1942, Etty arrive à Westerbork de sa propre initiative en qualité de fonctionnaire. Dans le camp de transit, elle œuvre pendant plus d’un an en tant qu’assistante sociale volontaire auprès des déportés juifs. Elle s’y sent plus « utile » qu’ailleurs. Etty “se sent les yeux et les oreilles d”un pan de l’histoire juive”. Au cœur de la Shoah, Etty voue un amour inextinguible en Dieu et une foi jamais démentie en l”homme. Etty brise l’insupportable et verse jour après jour, comme une promesse du lendemain sur la corde raide du temps les mots d”un témoignage bouleversant.
Etty Hillesum fait partie de ces femmes troublantes que rien n’épargne et qui pourtant vouent un amour inextinguible en Dieu et une foi jamais démentie en l’homme. Venez entendre la voix silencieuse d’Etty Hillesum. Venez découvrir l’un des plus beaux témoignages, un pan de l’Histoire juive lié incontestablement à la vie de tous les hommes !
Soixante-dix ans après, cette longue incantation dans la nuit nous rappelle combien l’amour de son prochain est l’essence même de l’existence.

Dernière lettre hommage à Etty HILLESUM écrite de et par Martine Amsili

Lisez les premières pages de la pièce

Distribution

Adaptation et Mise en scène : Martine Amsili
Nous remercions Isabelle ADJANI pour l’utilisation des droits de l’œuvre d’Etty HILLESUM
Comédiennes : Emmanuelle Galabru et Martine Amsili
Scénographie : Emilie Azoulai
Lumières : Benjamin Martineau
Traduction française de Philippe Noble, publiée aux Éditions Points.

La pièce a été présentée en 2012 et 2013 dans le cadre du Festival OFF d’Avignon, à la Chapelle de l’Oratoire et au Théâtre Présence Pasteur. Ce spectacle a été soutenu par la Fondation La Poste.

Revue de presse

Magazine-lavieMagazine La Vie : « Un Festival d’Avignon du côté de la modernité », par Joëlle Gayot et Isabelle Francq

Encore un beau succès pour le festival d’Avignon qui a célébré cette année les partisans d’un théâtre de rupture, tandis que le off interpellait la conscience des spectateurs.

Mais, pendant que les beaux esprits du in s’interrogeaient sur la vocation du festival, les artistes du off faisaient de nouveau battre le pouls de la ville, cette année. Dans la moindre ruelle, du matin au soir, les saltimbanques des 975 compagnies sont partis à l’assaut du public pour l’attirer dans les 104 lieux de spectacle. Là, ils ont lu des textes classiques ou inédits, tragiques ou humoristiques, interprété des rôles célèbres ou non, chanté, dansé, mimé, fait rire, pleurer ou rêver.

Surtout, beaucoup ont interpellé…

Quand Michel Vuillermoz met en scène avec un ultra-minimalisme Introspection, de Peter Handke, c’est à un examen de conscience que chaque spectateur est convié. Quand, dans l, Pierrette Dupoyet fait revivre Fantine, Gwynplaine, Claude Gueux ou Jean Valjean, c’est pour mieux interroger notre acceptation de la misère qui gangrène la société. Quand, faisant entendre les Lettres de Westerbork, Martine Amsili redonne vie à Etty Hillesum, c’est la question du mal en chacun de nous qui frappe dur à nos oreilles. Il faudrait citer encore le Sermon de saint Antoine aux poissons et la mise en scène participative et généreuse de Jean-Damien Barbin, ou bien l’Évangile de Saint Matthieu de Francesco Agnello, et beaucoup d’autres, pour faire entendre le bourdonnement de la ruche de créativité en laquelle, une fois encore, Avignon s’est mué.

Le Figaro :

« Emmanuelle Galabru compose une héroïne pleine d’abnégation et d’humanité », par Nathalie Simon

L’Intérieur d’une baraque d’habitation du camp de concentration de Westerbork, aux Pays-Bas, avec des lits superposés, un bureau de bois et des vêtements empilés, est reconstituée de façon si réaliste qu’on frissonne. Dans la mise en scène de Martine Amsili, Les Lettres de Westerbork, écrites entre 1941 et 1943 par Etty Hillesum, se situe à mi chemin entre une lecture et une pièce de théâtre. Au côté de Martine Amsili, Emmanuelle Galabru prête sa voix à la jeune femme juive, morte le 30 novembre 1943, à Westerbork, à l’âge de 29 ans.

Dans la chapelle de l’Oratoire, à Avignon, le silence est lourd. Emmanuelle Galabru, une étoile jaune cousue sur le côté gauche de sa robe, telle que la portait sans doute Etty Hillesum en 1942, raconte à ses proches la vie quotidienne dans le camp, les baraques envahies par les rats, le manque de nourriture et les convois humains qui partent chaque jour vers l’Est pour une destination inconnue.

Née à Middelburg (Pays-Bas), croyante, Etty est riche d’un «soleil intérieur» et d’amour. Elle devient «résidente» du camp de transit pour demeurer près de ses parents, soigne les malades, sans jamais se plaindre. «Ce qui importe, ce n’est pas de rester en vie, mais comment rester en vie», juge-t-elle. Coupé pour les besoins de la mise en scène, son témoignage est digne, grave et émouvant. En empathie, sobrement, Emmanuelle Galabru compose une héroïne pleine d’abnégation et d’humanité.

Le Dauphiné, Vaucluse Matin : « La musique intérieure de ces lettres » par Frédéric Marty

Emmanuelle Galabru et Martine Amsili, dans les décors fidèlement reconstitués par Émilie Azoulay, ont réussi à trouver le fragile équilibre de la musique intérieure que l’on entend dans ces lettres.

Magazine-lavieLa Vie :  « Elle rend vie à Etty que l’on croit voir là, devant nous »par Isabelle Francq

Martine Amsili a réussi à rendre vie à ses lettres à travers une mise en scène sobre mais efficace portée par deux comédiennes, elle-même et Emmanuelle Galabru. Mieux que cela, elle rend vie à Etty que l’on croit voir là, devant nous. Elle nous parle, nous interpelle. Nous renvoie à la question du mal. Celui qui rôde à l’intérieur de chacun de nous. Car comment celui-ci pourrait-il s’abattre sur le monde si chacun d’entre nous ne l’avait combattu au fond de lui ?

Zibeline sur le fil : « Deux comédiennes sans cesse en équilibre sur le fil fragile et subtil d’une émotion qui ne peut transparaître, sinon dans les mots »,  par Dominique Marçon

Moment rare d’écoute dans la fournaise et le bruit d’Avignon : la voix d’Etty Hillesum, jeune femme juive qui, après avoir entendu parler de l’extermination des juifs par les nazis, fut affectée, à sa demande, à Westerbork en 1942–camp de transit réservé aux juifs hollandais qui partaient ensuite en train vers la «destination finale»- où elle fut à la fois assistante sociale volontaire et conseillère spirituelle. Son journal en atteste, tenu en 1941-42, ainsi que ses lettres de 1942-43, que Martine Amsili met en scène sobrement, entre lecture et jeu. Tout prend sens au cœur du décor très réaliste d’Emilie Azoulay, et la Chapelle de l’Oratoire apparait comme le réceptacle idéal de ces écrits vibrants d’un quotidien déshumanisé et chaotique qui précède les déportations. Son amour indéfectible de la vie, son «soleil intérieur» ne cessent de croître malgré les circonstances, qu’Etty Hillesum complète par une foi inébranlable en l’homme et en Dieu. Martine Amsili et Emmanuelle Galabru sont Etty Hillesum, ensemble et à tour de rôle, deux comédiennes sans cesse en équilibre sur le fil fragile et subtil d’une émotion qui ne peut transparaitre, sinon dans les mots.

Blog Les bons plans d’Avignon : « L’émotion y est très forte et l’oreille attentive » par Bénédicte Longechal

Lettres de Westerbork est un effort de restitution de la pensée de l’auteur, voire de reconstitution, des accessoires d’époque plantent Westerbork sous vos yeux. L’émotion y est très forte et l’oreille attentive. « D’une façon ou d’une autre je sais déjà tout, et pourtant je considère cette vie belle et riche de sens à chaque instant »  Etty Hillesum

« Je vis constamment en intimité avec Dieu » Etty Hillesum