Cavaliere-Simone-Martini

Voyage Terrestre et Céleste de Simone Martini de Mario Luzi

Présentation de l’œuvre  par l’éditeur

« À 80 ans, l’un des poètes majeurs de notre époque nous offre son livre le plus généreux, le mieux accordé à cette métamorphose du vivant qu’il n’aura cessé d’entendre au cœur du monde. Un tel sommet poétique n’exclut pas une ample narration : en choisissant, dans l’univers de Sienne, ville de son enfance et de sa prime adolescence, le personnage du peintre Simone Martini, c’est le passage douloureux du Moyen Âge à la Renaissance que le poète toscan ressuscite et rend infiniment actuel.

Maestà, œuvre de Simone Martini

Au terme de sa vie, Simone Martini rentre d’Avignon – où il fut l’ami de Pétrarque – à Sienne, sa ville natale. Sur un mur du Palais public l’attend cette Maestà, cette Vierge en majesté, qu’il peignit en pleine jeunesse et qu’il veut revoir, maintenant qu’elle s’est détachée de lui : en elle se trouve peut-être une vérité qui rendra plus supportable l’adieu.

Mais, comme toute traversée véritable, ce voyage, invention poétique non certifiée par l’Histoire, sera plus important que son terme.

Célébration, récit, théâtre intérieur, cosmogonie, tout converge en un immense poème opératique où le chant paraît à nouveau possible sans que s’atténue l’évidence du déchirement. Ici, la poésie grandit contre elle-même pour se rendre digne du réel ».

 

Distribution de la lecture musicale

Une lecture musicale de Voyage Terrestre et Céleste de Simone Martini, d’après l’œuvre de Mario Luzi (traduite et préfacée par Bernard Simeone aux Éditions Verdier), a été présentée le 24 avril 2015 à l’Eglise Saint-Agricol d’Avignon.

Direction artistique : Serge Barbuscia (directeur du Théâtre du Balcon)

Avec la participation de :

  • Martine Amsili (comédienne)
  • Serge Barbuscia (comédien)
  • Anne-Cécile Brielles (violon)
  • Pierre Denizet (violoncelle)
  • Luis de la Carrasca (chant et guitare)

Direction technique : Sébastien Lebert

 

Extrait de « Voyage Terrestre et Céleste de Simone Martini »

Où me conduis-tu, mon art ?

Dans quel lieu

retiré, désert,

tout à coup me décoches-tu ?

 

Dans quel paradis de salut,

de liberté, de lumière,

par enchantement, art, m’escortes-tu ?

 

Mien ? Il n’est pas mien, cet art,

je le pratique, je l’affine,

j’ouvre pour lui les réserves,

humaines, de douleur,

pour moi il prépare,

divines, celles d’ardeur,

de contemplation,

dans les cieux où je m’engage…

 

Oh mon indéchiffrable condition,

mon insoutenable incarnation !