"Le Philosophe", peinture de Vicenzo Gemito

Lettre aux Hébreux, de Paul de Tarse

Distribution

Mise en scène : Martine Amsili
Adaptation : Patrick Laval
Avec : Patrick Laval

Cette pièce adaptée de Lettre aux Hébreux a été jouée en Avignon, à la Chapelle Saint Louis.

Lisez les premières pages :

”Moi Paul de la tribu de Benjamin, Paulus pour les Grecs, Shaoul pour les Juifs, j’étais avec Barnabé à Antioche et lors du Shabbat qui suivit ma prédication presque toute la ville se rassembla pour entendre la Parole.
Il y avait un monde considérable et très attentif à ce que je disais, mais au bout d’un moment certains sifflèrent, d’autres me conspuèrent puis me chassèrent en blasphémant ma parole.

Patrick Laval, Lettre aux Hébreux

Alors je leur ai dit :

« C’est d’abord à vous mes frères Juifs qu’il était nécessaire d’annoncer la Parole.

Mais puisque vous la rejetez et estimez que vous n’êtes pas dignes de la recevoir, eh bien je me tournerai vers les autres, vers ceux qui adorent les idoles. »

Oui je le ferai ainsi qu’Il l’a prescrit :

“Car elle est vivante, rémanente, la libération conditionnelle, efficace et plus percutante qu’une épée à deux tranchants ; elle pénètre le temple au plus profond de la chair et atteint le mystère où se suturent âme et esprit, jointures et moelles ; elle décèle la qualité des intentions les plus intimes et regarde le cœur à nu.”

(silence) Shalom frères Hébreux, (un temps)

Moi Paul de la tribu de Benjamin, Paulus pour les Grecs, Shaoul pour les Juifs, j”étais avec Barnabé à Antioche et lors du Shabbat qui suivit ma prédication presque toute la ville se rassembla pour entendre la Parole.

(Un temps)

Il y avait un monde considérable et très attentif à ce que je disais, mais au bout d’un moment certains sifflèrent, d’autres me conspuèrent puis me chassèrent en blasphémant ma parole. Alors je leur ai dit :

(Un temps)

« C’est d’abord à vous mes frères Juifs qu’il était nécessaire d’annoncer la Parole.

Mais puisque vous la rejetez et estimez que vous n’êtes pas dignes de la recevoir, eh bien je me tournerai vers les autres, vers ceux qui adorent les idoles. » Oui je le ferai ainsi qu’Il l’a prescrit :

(Un temps)

« Je t’ai établi pour la lumière des goïm pour être le salut jusqu’au bout de la terre. »

Mais aujourd’hui, c’est surtout à vous mes frères Meshihim que je m’adresse, vous qui avez reconnu le Messie dans Yéshoua, vous que j’ai emprisonnés, vous que j’ai persécutés, car je ne voudrais pas que vous vous laissiez influencer et récupérer par « ceux qui se sont introduits en vous dès que j’ai eu le dos tourné » pour épier la nouvelle liberté que vous avez trouvée et qui veulent vous l”interdire !

(Pause)

Patrick Laval, Lettre aux Hébreux
Patrick Laval, Lettre aux Hébreux

Vous n’êtes pas sans savoir, vous tous ici présents, que depuis la nuit des temps nous sommes reliés à l’Origine, et que cette origine resplendit particulièrement pour ceux qui en conservent la présence.

Êtes-vous devenus sourds d’oreille, vous les Juifs de Palestine, enfants de Moïse et d’Abraham, premiers détenteurs de la révélation du Dieu unique YHVH-Sabaot, et de son espérance, et de sa promesse du Messie ? Êtes-vous fatigués au point de ne plus pouvoir soulever les voiles qui obscurcissent avec beaucoup de subtilité votre vision de vous-mêmes et du monde qui vous entoure ?

Êtes-vous endormis à ce point, vous le peuple élu ?

Souvenez-vous :

(Un silence)

« Voici, venant sur les nuées du ciel, comme un fils d’homme auquel fut confié le Royaume.»

Prenez conscience, vous les Sophérim, vous les Péroushim, vous les Shomronim et vous ceux du Yahad, rendez-vous à l’évidence, les temps messianiques sont arrivés, Yéshoua en est la manifestation première. Il est le Messie tant attendu et annoncé par nos Ecritures.

Alors éveillez-vous, frères, et que l’Eternel hâte pour vous la joie de Sa venue.

(Musique)

Chapitre 1

(Un temps)

Souvent dans le passé l’Éternel a parlé à nos pères sous des formes inhabituelles et multiples à travers ses anges, ses prophètes, par « inspirations »,«Apparitions», «Enluminures», mais dans ces jours où nous sommes et qui sont les derniers nés, Il nous parle par ce Fils « bien réel » qu’il a établi héritier de toutes choses et par qui il a créé les mondes.

Reflet resplendissant de la gloire du Père, expression parfaite de son être, ce Fils, qui porte toutes choses par la puissance de sa parole, après avoir restauré la relation rompue, s’est assis à la droite de la Majesté divine au plus haut des ciels ; il est donc retourné auprès du Père et bien au-dessus des anges, car il possède par héritage une légitimité bien plus élevée que la leur.

Le Père n’a jamais dit à un ange : (mémoire de Paul)

« Tu es mon fils, aujourd’hui moi je t’ai donné la vie »

ou bien encore :

« Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils. »

Au contraire, au moment d’introduire le premier-né dans le monde à venir, Il a dit :

« Que tous les anges se prosternent devant lui et l’adorent, car Il a fait de ses anges des souffles et ils sont les flammes ardentes de son Fils. »

Oui, Tu nous as annoncé par tes Prophètes que « son trône serait là pour les siècles des siècles, que son sceptre royal serait sceptre de droiture ; qu’il aimerait la justice et qu’il détesterait le mal ». (Un temps)

Oui, Tu lui as donné une consécration royale qui est source de joie, ce que tu n’as pas donné à tes anges. (Un temps)

(Paul porte ses mains à ses yeux et embrasse ses mains)

« Car c’est Toi Adonaï, qui au commencement des temps as fondé l’univers, et les cieux sont l’œuvre de tes mains.

Tous passeront, mais Toi tu demeures ; tous vieilliront comme un vêtement ; comme un manteau Tu les enrouleras, comme un habit Tu les remplaceras, mais Toi, tu es toujours là et tes années n’auront pas de fin. »

Oui, Il n’a jamais dit à l’un de ses anges :

« Siège à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. »

Car ces messagers qu’il envoie ont tous pour fonction d’éclairer ceux qui cherchent à comprendre le mystère. Cette espérance proposée, est là en nous, bien présente, mais fragile, volatile…

Chapitre 2

Elle risque d’être dévoyée, c’est pourquoi nous devons rester éveillés ; soyons d’une vigilance extrême, conservons vivant ce qui nous a été transmis vivant et redistribuons-le ; en essayant de ressembler ainsi au Père nous deviendrons ses fils légitimes ;sinon nous partirons à la dérive avec pour seule issue :

Celle de devenir « les singes de Dieu »

C’est-à-dire nous substituer au Père et nous prendre pour Lui, ce qui est humainement irréalisable et explique le monde tel qu’il est devenu.

En effet, comme la Parole relayée par les anges nous a été donnée et qu’elle a perduré, et comme toute transgression de cette Parole a amené au désespoir et au vide qui en découle, comment pouvons-nous nous tirer d’affaire si nous négligeons une pareille proposition de salut ?

Et l’Éternel a appuyé leurs témoignages par des signes, des prodiges et toutes sortes de miracles, sans oublier les charismes de l’Esprit, ce souffle inspiré, qu’il distribue comme il veut.

Ce monde nouveau dont je veux vous parler n’est plus sous le contrôle des anges, ces invisibles, il est désormais sous le contrôle de celui, bien visible, qui nous l’a rendu familier et qui a dit :

« Qu’est-ce que l’homme pour que Toi, ô Père, tu en gardes la mémoire, le Fils de l’Homme pour que tu t’en préoccupes ?

Tu l’as abaissé pour un moment au-dessous des anges, puis tu l’as couronné de gloire et d’honneurs, tu as mis sous ses pieds toutes choses. » Regardez bien, tout lui est soumis, rien n’est laissé hors de son contrôle.

En réalité… vous ne voyez pas encore que tout lui est soumis.

S’il a fait l’expérience de la mort du corps c’est par une grâce de l’Eternel, et c’est pour tous, pour nous tous ici présents, qu’il a goûté la mort ; c’est pour cela :

« qu’Il a été abaissé pour un moment au-dessous des anges » et quand nous le voyons parmi nous transfiguré, comme moi Paul, je l’ai vu à en devenir aveugle sur le chemin de Damas couronné de gloire et d’honneurs, c’est après l’extrême de sa passion et l’expérience ultime de sa mort.

En effet, puisque le Créateur et maître de tout, voulait engendrer une multitude de fils à conduire jusqu’à Sa gloire, « Il était normal qu’Il mène à sa perfection celui qui a traversé l’épreuve de la souffrance sans altérations, c’est-à-dire sans permettre à la haine, la matrice de la mort, de s’installer en lui.

C’est cette proposition-là qui est à l’origine d’un espoir universel, de notre espoir à tous.

Le Messie-Yéshoua qui irradie (sanctifie), et nous les hommes qui sommes irradiés (sanctifie), ne faisons qu’Un ; c’est pour cette raison qu’il ne nous trahit pas en nous appelant ses frères et ses sœurs.

Que dit-il d’autre quand il dit :

« Je proclamerai ton nom, ô Père, devant mes frères, je te louerai en pleine assemblée. »

Ou encore :

« Je mettrai toute ma confiance en toi » et encore : « Me voici, moi et les enfants que tu m’as donnés. »

Ainsi donc, c’est parce que nous, les hommes, avons tous une nature de chair et de sang que Yéshoua le Messie a voulu partager les mêmes conditions :

Ainsi, par l’acceptation de sa mort, il a pu réduire à l’impuissance celui qui possédait le pouvoir de la mort, le Prince des ténèbres, Baal le démon, et il a rendu libres ceux qui par crainte de la mort étaient aveuglés et passaient toute leur vie dans une situation d’esclaves, sans en avoir conscience, car ceux qu’il vient aider, ce ne sont pas les anges, c’est nous, nous les fils d’Abraham.

Il lui fallait donc s’identifier à nous ses frères et sœurs pour pouvoir être cet intermédiaire dans nos relations avec l’Éternel, ce grand prêtre miséricordieux, crédible, digne de confiance et capable d’intercéder auprès du Père afin de rétablir la relation rompue, et qu’on appelle aussi le péché.

C’est parce qu’il a souffert jusqu’au bout l’épreuve de sa Passion sans s’altérer, qu’il a dorénavant le pouvoir de soulager ceux qui la subissent… il a démontré que c’était possible et que le Père apparaissait dans cette transfiguration de la peur…

Chapitre 3

Ainsi donc, vous tous qui avez été appelés à l’universalité, et particulièrement vous ceux de Lévi, ouvrez les yeux et considérez le Messie-Yéshoua comme l’apôtre et le grand prêtre de notre foi commune, lui qui jouit de la confiance de Celui qui lui a transmis sa maison, et qui l’a établi, tout comme Moïse l’a été ; mais il mérite bien plus d’honneurs et de gloire que Moïse, dans la mesure où la maison n’est rien à côté de celui qui l’a construite.

Oui, toute maison est construite par quelqu’un, mais Celui qui a tout construit, c’est qui ? Je vous laisse réfléchir.

Moïse a été fidèle dans le service de sa maison car son service était de faire connaître ce qui lui avait été révélé.

Le Messie-Yéshoua, son, a été fidèle en tant que Fils à la tête de la maison de son Père, mais sa maison à Lui, où est-elle ?

Je vous laisse réfléchir… Elle est à l’intérieur de nous, au tréfonds de nous-mêmes si nous nous maintenons fermes et plein d’espérance.

Écoutez ce que dit le Souffle de l’Esprit :

« Aujourd’hui si vous entendez ma voix dans le Silence, ne soyez pas endurcis comme aux jours de l’amertume, comme aux jours du déni dans le désert, lorsque vos pères m’ont défié. Ils ont voulu m’éprouver et ils m’ont vu à l’œuvre pendant quarante ans. J’en avais assez de cette génération et j’ai dit :

“Leur cœur se détourne de la Vérité, ils ne connaissent pas mes voies.”

Alors j’ai ajouté dans ma colère :

“Ils n’entreront pas dans mon repos. ” »

Je vous en prie, veillez à ce que personne d’entre vous n’ait son cœur dénaturé par le doute au point d’abandonner cette espérance vivante.

Encouragez-vous mutuellement à tenir, jour après jour, dès aujourd’hui, ici et maintenant ; que nul d’entre vous n’interrompe cette relation, sinon vous en prendrez l”habitude et finirez par y

trouver de l’intérêt, une erreur répétée mille fois devient nouveau chemin de vie.

Aujourd’hui les temps sont venus, que nous le voulions ou non, nous sommes fondus dans le creuset du Messie-Yéshoua, alors maintenons notre engagement premier, et ce, jusqu’à la fin.

Ah ! Si vous pouviez entendre la voix, la voix dans le silence ! Je vous en prie, écoutez-la et n’ayez pas vos cœurs endurcis comme aux jours de la révolte…

Qui étaient ceux qui ont entendu et pourtant se sont révoltés ?

N’étaient-ils pas ceux que Moïse a fait sortir d’Égypte ?

Contre qui le Seigneur s’est emporté pendant quarante ans ?

N’est-ce pas contre ceux qui ont rompu le pacte et dont les cadavres sont tombés dans le désert ?

A qui a-t-Il juré qu’ils n’entreraient pas dans son repos ? Sinon à ceux qui s’étaient rebellés !

Alors, ouvrez les yeux, et constatez que c’est à cause de leur manque d’humilité et d’espoir qu’ils n’étaient pas aptes à pénétrer la maison d’Éternité.

"Le Philosophe", peinture de Vicenzo Gemito
« Le Philosophe », peinture de Vicenzo Gemito

Chapitre 4

Soyons donc vigilants, tant que la promesse d’entrer dans son repos existe ; que personne d’entre nous n’y échappe… car nul ne sait si elle perdurera.

Oui, comme nos pères nous l’avons reçue cette promesse… alors ne faisons pas comme eux, la Parole qu’ils ont entendue ne leur a servi à rien, ils ne l’ont pas reçue au tréfonds d’eux-mêmes.

Oui, nous entrerons dans ce repos, nous qui avons cru, conjurant ce que le Seigneur a dit : « Aujourd’hui j’ai juré dans ma brûlure qu’ils n’entreraient pas dans mon repos »… alors que ses œuvres étaient achevées depuis la fondation de l’univers !

Et Il a pris la peine d’apporter une précision, Il a dit :

« De toutes mes œuvres, je me suis reposé le septième jour »…

Et Il a ajouté :

« S’ils entraient dans mon repos… ! » Peu sont ceux qui sont entrés dans ce repos… et nombreux ceux qui l’ont refusé !

Cette évidence-là demeure aujourd’hui présente, pour nous ici présents ! Et Il dit « aujourd’hui » par la voix qui vous parle en ce moment, comme Il l’avait dit auparavant par David

« aujourd’hui, si vous entendez ma voix, n’endurcissez pas vos cœurs. »

Aujourd’hui le Messie-Yéshoua a révélé le vrai repos, le septième jour c’est tous les jours et le Shabbat devient permanent…Oui, tout homme qui entre dans son propre repos se repose de ses propres œuvres et rejoint ainsi le Seigneur de Vérité… en lui-même.Empressons-nous d’entrer dans ce repos et faisons en sorte que l’exemple de nos pères qui n’ont pas compris ait servi à quelque chose…

Car elle est vivante, rémanente, la libération conditionnelle, efficace et plus percutante qu’une épée à deux tranchants ; elle pénètre le temple au plus profond de la chair et atteint le mystère où se suturent âme et esprit, jointures et moelles ; elle décèle la qualité des intentions les plus intimes et regarde le cœur à nu.

Aucune créature ne résiste à sa lumière ; tout est saisi à vif, dépouillé à l’extrême et exposé à son regard implacable : c’est l’instant de Vérité.

« Aujourd’hui » avec Yéshoua Ben Elohim, nous avons un grand prêtre d’excellence qui a traversé les ciels insaisissables,alors devenons l”écho sans fin de Sa parole et proclamons-la…Car il n’est pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses puisqu’il les a éprouvées… mais, Lui, sans s’altérer.

Adhérons, car c’est grâce à Lui que nous pourrons nous présenter sanctifiés, c’est-à-dire « sans peurs » là où siège le trône de la Révélation qui nous sera accordée le moment venu… nul ne connaît le jour ni l’heure.

Chapitre 5

Qu’est-ce qu’un grand prêtre ?

Un grand prêtre est un homme toujours choisi parmi les hommes pour tenir lieu de desservant entre l’Eternel et les hommes et ainsi lui présenter des offrandes et des sacrifices pour effacer leurs manquements ; et il est d’autant plus apte à comprendre les sages, les impies, les naïfs et les égarés qui ne se posent même plus de questions, qu’il sent lui-même le poids de sa propre faiblesse ; et c”est à cause de cette faiblesse qu’il offre des sacrifices pour ses propres erreurs comme pour celles du peuple.