LE SECRET DES CONTEUSES
Une pièce de théâtre
de Martine Amsili
Mise en scène de l’auteur
Presse / Confluence by Mademoiselle Régine
Régine Le Brun 06 14 67 03 16
Partenaire /Association quatre couleurs
Delphine Garnier 06 64 14 79 25
Costumes Agnès Dupuis
Scénographie Laurence Bernard
Lumière Françoise Noyon
Musique Jean-Pierre Stora
L'esprit féminin français du XVIIe siècle
Au XVIIe, en France, grâce à la poésie, à la littérature et au théâtre, des femmes échappèrent à la tutelle masculine et s'élevèrent dans le monde des lettres et la société.
Gepostet von France tv arts am Freitag, 20. September 2019
Le Secret des conteuses de Martine Amsili
La scène se déroule en 1671 dans le salon de la plus grande courtisane du siècle de Louis XIV. Ninon de Lenclos. Ce jour ne ressemble à aucun autre et rassemble uniquement ce qu’il y a de plus féminin, de plus lettré, et de plus célébré en ce monde. Ninon de Lenclos a choisi la grande éloquence de quelques grandes Dames. Elles représentent à elles seules : l’Esprit Féminin Français du XVIIe siècle. Madame de Sévigné, Madame Scarron, Mademoiselle de Scudéry arrivent tour à tour et constatent l’attitude de leur amie quelque peu déroutante.
Ninon de Lenclos les a priées de venir, en sa demeure, au 36 rue des Tournelles, car elle a imaginé pour ses invitées un jeu curieux et amusant intitulé : Le Secret des Conteuses. Ce petit jeu invite chacune à confier un secret d’alcôve, à narrer un petit «caprice», une passion cachée dans laquelle ces dames se seraient jetées éperdument pour les beaux yeux d’un galant homme dont le nom ne saurait être révélé avant que toutes n’aient parlé. Cet amour est secret et ignoré de la cour et de leur entourage.
Ces galantes devront ainsi user de qualités narratives et faire montre de leur verve spirituelle. Ninon de Lenclos prend un malin plaisir à susciter leur curiosité. Devant les yeux décontenancés de ses convives, elle éconduit à chaque fois et par l’intermédiaire de Louison, sa chambrière, tous les hommes illustres qui se pressent à la porte de son salon comme à l’accoutumée : Molière, Jean de la Fontaine, Saint-Evremond…
Les personnages :
Ninon de Lenclos
Avez-vous entendu parler d’une courtisane en ces termes : « Sa Majesté du Marais » ou « Notre Dame des Amours » ? Ninon
de Lenclos fut la femme la plus courtisée de son temps. Belle, intelligente, imprévisible. Elle tint salon dès 1667 en l’Hôtel de Sagonne. Elle mena une vie de femme libre, aima l’amour et les écrivains, et eût la façon la plus plaisante de dire les choses les plus dures de la vie : « Monsieur de Courcelles est mort d’une maladie dont sa femme se porte fort bien ».
Madame de Sévigné
Veuve prématurément, Madame de Sévigné, grande épistolière, fut une femme sensible et douce, d’une grande vertu et d’une grande bonté. Après la mort de son mari, elle est très courtisée mais refuse de se remarier et se consacre à ses enfants et surtout à sa fille, Madame de Grignan, qu’elle chérit plus que tout au monde. Elle lui écrira de longues lettres dans un style jamais égalé.
Madame Scarron
Françoise d’Aubigné (Madame Scarron) est la petite-fille du célèbre poète Agrippa D’Aubigné. Veuve de Paul Scarron, poète fort apprécié, elle l’épouse sans dot et malgré son handicap. D’un esprit brillant, d’une conversation pertinente, elle charma le Roi qui lui demanda dès 1669 de prendre en charge ses enfants qu’il a avec Madame de Montespan. Elle fit son entrée à Versailles et reçut les faveurs de Louis XIV grâce à son esprit et à son intelligence. Le monarque lui octroie un château à Maintenon. Elle devint Madame de Maintenon en 1675 et épouse morganatique du Roi en 1683.
Mademoiselle de Scudéry
Magdeleine de Scudéry est une des gloires de la société précieuse du Grand Siècle. Dotée d’une grande sensibilité, d’une grande sentimentalité, elle fut une femme instruite et distinguée. Elle ne se maria jamais, son esprit et sa grâce, sa grande éloquence et son art de vivre à la française faisaient d’elle une femme très recherchée dans la société. Comme Madame de La Fayette, elle donna dans le roman et plus précisément dans le domaine du roman héroïque, Artamène ou le Grand Cyrus et Clélie.
Louison (La Chambrière)
La chambrière, Louison, jeune femme de 25 ans est très dévouée, très pieuse, coquette et naïve. Ninon étonne beaucoup notre chambrière qui ne s’habitue pas à ses frasques. Elle est très admirative envers sa maîtresse pour sa beauté, sa grâce, et l’amour qu’elle inspire aux hommes.
Note de l’auteur :
Le Secret des Conteuses est une comédie sur fond d’histoire de France et de Roi Soleil. Nous sommes chez Ninon de Lenclos, courtisane, sublime, spirituelle, piquante, en compagnie de la grande épistolière Madame de Sévigné, de l’éloquente romancière Mademoiselle de Scudéry, de Madame Scarron (future épouse morganatique de Louis XIV) sans oublier la chambrière de Ninon Louison.
Ces femmes incarnent le temps d’une pièce, sous l’égide de Ninon, le courant sceptique et libertin du XVIIe siècle dont l’impertinent écho portera jusqu’aux cafés célèbres de la Révolution. Nous sommes en 1671, à l’âge d’or du théâtre, des grands épistoliers, du Mercure Galant et de la préciosité. A la faveur d’un secret, des conteuses vont déployer leur verve en toute liberté pour évoquer un amour singulier.
Le Secret des Conteuses nous révèle au fil des scènes, l’héritage social, amoureux et intellectuel auquel la femme d’aujourd’hui pourrait s’identifier sans rougir. J’ai voulu ressusciter les bons mots, le bel esprit d’antan et retrouver l’atmosphère qui y régnait. Il ne s’agit pas ici de pasticher ces grands auteurs mais plus humblement de se prendre à un jeu plaisant, celui du langage du Grand Siècle. Lors de mes lectures et de mes recherches, Ninon de Lenclos apparaît comme la plus surprenante des créatures tant sa personnalité originale, son indépendance et son esprit prennent le contre-pied d’une époque où la plupart des femmes est reléguée au dernier rang, et à l’écart du monde des lettres et de la connaissance.
Ninon de Lenclos, madame de Sévigné, mademoiselle de Scudéry et madame Scarron représentent ici l’Esprit féminin français du XVIIè s. Ninon de Lenclos fut certes la courtisane que l’on sait, et cependant la favorite de personne. Si elle jetait son dévolu sur des hommes célèbres, elle pouvait aussi bien éconduire un duc pour son laquais. Dès son plus jeune âge, inspirée par un père volage, elle n’écoute guère une mère dévote et entend suivre sa pente audacieusement. Sa légende la précédera et, par-delà l’inconstance amoureuse, son caractère fidèle en amitié, lui vaudra des louanges. Telle fut la véritable réputation de Ninon !
Au 36 rue des Tournelles, chez Ninon, on pouvait croiser Molière, La Rochefoucauld, Jean de La Fontaine, Saint-Evremond, Huygens…
Tout ce beau monde se rendait aussi à la cour. Le Roi en personne prenait toujours de ses nouvelles en ces termes « Comment se porte sa Majesté du Marais » ? Que les travers d’une grande demoiselle se résolvent en qualités historiques pourra surprendre la morale d’aujourd’hui, sans doute, mais guère celle d’hier. Cette déesse Aphrodite, grande séductrice se distingua dans l’Art de se faire aimer.
Elle s’appliqua jusqu’à un âge avancé à voyager dans le cœur des hommes tout en le désertant au gré de ses inspirations. Sans doute faut-il y voir avant l’heure une nécessité d’indépendance qui est la clef de voûte d’une très moderne condition des femmes.