ScènePassion – Alain Asseraf
Compagnie Nuits d’Auteurs
Présentent
LE SECRET DES CONTEUSES
Au théâtre des Gémeaux
Du 7 juillet au 29 juillet 2023
16h35
Une pièce de théâtre
de Martine AMSILI
Mise en scène de l’auteur
Avec :
Delphine ZENTOUT : Ninon de Lenclos
Julia de GASQUET : Madame de Sévigné
Florence CABARET : Mademoiselle de Scudéry
Séverine COJANNOT : Madame Scarron
Maria PITARRESI : Louison
Costumes : Agnès Dupuis
Scénographie : Éric Dupuis
Régie : Rafaël Monteiro
https://www.facebook.com/francetvarts/videos/2182310175207864/
Le Secret des conteuses de Martine Amsili
Le Secret des conteuses est une comédie sur fond d’histoire de France et de Roi Soleil.
Nous sommes en 1671 dans le salon de Ninon de Lenclos, au 36 rue des Tournelles, à Paris, où se pressait toute la belle société de l’époque.
À la faveur d’un secret, chaque galante déploie sa verve en toute liberté, dévoile un amour clandestin, fait revivre une nuit d’alcôve, et enfin révèle une passion cachée dans laquelle elle se serait éperdument jetée et dont le nom de l’homme ne saurait être porté à la connaissance avant que toutes n’aient parlé.
Ce jour ne ressemble à aucun autre et réunit uniquement ce qu’il y a de plus féminin, de plus lettré, et de plus célébré en ce monde. Ninon de Lenclos a choisi la grande éloquence de quelques grandes Dames pour un petit jeu de sa composition intitulé :
Le Secret des conteuses :
Ninon de Lenclos, Madame de Sévigné, Mademoiselle de Scudéry, Madame Scarron et Louison représentent :
l’Esprit Féminin Français du XVIIe siècle et ressuscitent l’atmosphère des salons d’antan.
Les personnages :
Ninon de Lenclos
Avez-vous entendu parler d’une courtisane en ces termes : « Sa Majesté du Marais » ou « Notre Dame des Amours » Ninon
de Lenclos fut la femme la plus courtisée de son temps. Belle, intelligente, imprévisible. Elle tint salon dès 1667 en l’Hôtel de Sagonne. Elle mena une vie de femme libre, aima l’amour et les écrivains, et eût la façon la plus plaisante de dire les choses les plus dures de la vie : « Monsieur de Courcelles est mort d’une maladie dont sa femme se porte fort bien ».
Madame de Sévigné
Veuve prématurément, Madame de Sévigné, grande épistolière, fut une femme sensible et douce, d’une grande vertu et d’une grande bonté. Après la mort de son mari, elle est très courtisée mais refuse de se remarier et se consacre à ses enfants et surtout à sa fille, Madame de Grignan, qu’elle chérit plus que tout au monde. Elle lui écrira de longues lettres dans un style jamais égalé.
Madame Scarron
Françoise d’Aubigné (Madame Scarron) est la petite-fille du célèbre poète Agrippa D’Aubigné. Veuve de Paul Scarron, poète fort apprécié, elle l’épouse sans dot et malgré son handicap. D’un esprit brillant, d’une conversation pertinente, elle charma le Roi qui lui demanda dès 1669 de prendre en charge ses enfants qu’il a avec Madame de Montespan. Elle fit son entrée à Versailles et reçut les faveurs de Louis XIV grâce à son esprit et à son intelligence. Le monarque lui octroie un château à Maintenon. Elle devint Madame de Maintenon en 1675 et épouse morganatique du Roi en 1683.
Mademoiselle de Scudéry
Magdeleine de Scudéry est une des gloires de la société précieuse du Grand Siècle. Dotée d’une grande sensibilité, d’une grande sentimentalité, elle fut une femme instruite et distinguée. Elle ne se maria jamais, son esprit et sa grâce, sa grande éloquence et son art de vivre à la française faisaient d’elle une femme très recherchée dans la société. Comme Madame de La Fayette, elle donna dans le roman et plus précisément dans le domaine du roman héroïque, Artamène ou le Grand Cyrus et Clélie.
Note de l’auteur :
Le Secret des Conteuses est une comédie sur fond d’histoire de France et de Roi Soleil. Nous sommes chez Ninon de Lenclos, courtisane, sublime, spirituelle, piquante, en compagnie de la grande épistolière Madame de Sévigné, de l’éloquente romancière Mademoiselle de Scudéry, de Madame Scarron (future épouse morganatique de Louis XIV) sans oublier la chambrière de Ninon Louison.
Ces femmes incarnent le temps d’une pièce, sous l’égide de Ninon, le courant sceptique et libertin du XVIIe siècle dont l’impertinent écho portera jusqu’aux cafés célèbres de la Révolution. Nous sommes en 1671, à l’âge d’or du théâtre, des grands épistoliers, du Mercure Galant et de la préciosité. A la faveur d’un secret, des conteuses vont déployer leur verve en toute liberté pour évoquer un amour singulier.
Le Secret des Conteuses nous révèle au fil des scènes, l’héritage social, amoureux et intellectuel auquel la femme d’aujourd’hui pourrait s’identifier sans rougir. J’ai voulu ressusciter les bons mots, le bel esprit d’antan et retrouver l’atmosphère qui y régnait. Il ne s’agit pas ici de pasticher ces grands auteurs mais plus humblement de se prendre à un jeu plaisant, celui du langage du Grand Siècle. Lors de mes lectures et de mes recherches, Ninon de Lenclos apparaît comme la plus surprenante des créatures tant sa personnalité originale, son indépendance et son esprit prennent le contre-pied d’une époque où la plupart des femmes est reléguée au dernier rang, et à l’écart du monde des lettres et de la connaissance.
Ninon de Lenclos, madame de Sévigné, mademoiselle de Scudéry et madame Scarron représentent ici l’Esprit féminin français du XVIIe siècle. Ninon de Lenclos fut certes la courtisane que l’on sait, et cependant la favorite de personne. Si elle jetait son dévolu sur des hommes célèbres, elle pouvait aussi bien éconduire un duc pour son laquais. Dès son plus jeune âge, inspirée par un père volage, elle n’écoute guère une mère dévote et entend suivre sa pente audacieusement.
Sa légende la précédera et, par-delà l’inconstance amoureuse, son caractère fidèle en amitié, lui vaudra des louanges. Telle fut la véritable réputation de Ninon !
Au 36 rue des Tournelles, chez Ninon, on pouvait croiser Molière, La Rochefoucauld, Jean de La Fontaine, Saint-Evremond, Huygens…
Tout ce beau monde se rendait aussi à la cour. Le Roi en personne prenait toujours de ses nouvelles en ces termes « Comment se porte sa Majesté du Marais » ? Que les travers d’une grande demoiselle se résolvent en qualités historiques pourra surprendre la morale d’aujourd’hui, sans doute, mais guère celle d’hier. Cette déesse Aphrodite, grande séductrice se distingua dans l’Art de se faire aimer.
Elle s’appliqua jusqu’à un âge avancé à voyager dans le cœur des hommes tout en le désertant au gré de ses inspirations. Sans doute faut-il y voir avant l’heure une nécessité d’indépendance qui est la clef de voûte d’une très moderne condition des femmes.